Syrie - Le 14 octobre 2025

Hier en combattant Al Assad et le boucher Poutine, partenaire de Netanyahu et Trump

Aujourd’hui face à Al Jolani, le même chien avec un collier différent : expropriateur de la révolution et nouveau serviteur du sionisme

Nous faisons ce reportage quand Al Assad a été vaincu dans une deuxième vague révolutionnaire il y a 10 mois, par une grande offensive de masse, après un génocide de 14 ans avec lequel cet assassin de l’impérialisme avec Poutine a écrasé la révolution qui s’ouvrait en 2011. Précisément dans le combat de cette révolution, le 24 octobre 2016, le dirigeant trotskyste Abu Al Baraa a été tué dans la bataille pour Alep. A quelques jours d’un nouvel anniversaire de son martyre, nous réalisons ce reportage, où la lutte pour laquelle il a donné sa vie, pour une Syrie ouvrière et paysanne, est encore plus forte que jamais.

Les camarades dans cette interview nous parlent des conditions en Syrie sous le gouvernement d’Al Jolani, qui est venu exproprier cette deuxième vague révolutionnaire qui a vaincu Al Assad.

Comment est-elle la Syrie aujourd’hui sous le gouvernement d’Al Jolani, un gouvernement composé à 90 % d’assadistes, mais sans Assad et un piège infâme contre les masses révolutionnaires syriennes ?

La Syrie d’Al Jolani pourrait être résumée ainsi : la bourgeoisie alaouite a ses demeures sur la côte, elle a gardé tous les fonctionnaires assadistes dans des postes gouvernementaux et étatiques, maintient une grande partie de leurs affaires... Tandis que ceux qui ont laissé leur sang et les martyrs pour la Syrie libre n’ont ni maison, ni travail, ni pain, ni possibilités, ni justice pour les martyrs et même nous avons des prisonniers. Ce n’est pas un gouvernement de la révolution, mais des traîtres et des expropriateurs de la révolution.

De plus, le 90 % du gouvernement, même après ces dernières élections (qui ont été une escroquerie), est occupé par des assadistes. Les criminels de guerre qui ont massacré le peuple syrien pendant 14 ans sont en bonne santé, bien placés dans l’État et libres. Les fonctionnaires et mercenaires d’Al-Assad, la bourgeoisie alaouite qui a intégré le gouvernement assadiste que, les anciens gouverneurs et autres postes du gouvernement sont toujours occupés par les mêmes, avec des salaires élevés et de grands privilèges.

Racontez-nous la terrible situation que vivent les ouvriers syriens, hier assassinés et massacrés par Assad, puis révoltés pour conquérir le pain et aujourd’hui confrontés au gouvernement d’Al Jolani

Pour les ouvriers, il est très difficile de trouver du travail. Les journées sont de 12 heures et les salaires sont très bas. Il faut environ 350 dollars par mois pour qu’une famille vive à un niveau juste, mais le salaire moyen se situe entre 150 et 200 dollars.

Cela ne nous permet pas d’économiser ou de travailler à la reconstruction de nos maisons qui ont été détruites par les bombes d’Al-Assad et de Poutine. Tous les enfants de la révolution que nous combattons pour vaincre Al-Assad et laisser des centaines de milliers de martyrs ont nos maisons complètement détruites. Il ne reste que des décombres et cela coûte environ 3000 dollars pour les enlever, nettoyer le terrain et reconstruire.

Les camps de réfugiés continuent d’exister comme lorsqu’il y avait Al Assad, avec des tentes sans conditions sanitaires ni pour faire face au froid qui arrive. Les ouvriers syriens continuent à travailler dans d’autres pays en tant que réfugiés, même s’ils n’ont aucun droit et leurs salaires sont bas parce qu’ils ne peuvent pas rentrer. Ils n’ont nulle part où aller et n’auraient aucun moyen d’envoyer de l’argent à leurs familles.

Et ce n’est pas tout. Il reste encore des combattants de la révolution et des familles des martyrs emprisonnés dans les prisons d’Al Jolani. On estime qu’à Idlib seulement, il y a environ 15000 prisonniers politiques et le gouvernement d’Al Jolani refuse de les libérer.

Et pourtant la bourgeoisie, dans ses différents secteurs, amasse des fortunes...

Oui, tous. Pas seulement Al Jolani et sa bande qui gèrent une grande partie. La bourgeoisie kurde continue d'administrer le pillage de notre pétrole par les compagnies pétrolières impérialistes américaines, protégées par pas moins de 10 bases militaires. La riche bourgeoisie agraire druze du sud de la Syrie continue à faire des affaires avec le sionisme et à s'emparer des terres fertiles. Et l'alaouite sans parler, ayant 90 % des fonctionnaires du gouvernement d'Al Jolani.

Comment les révolutionnaires interviennent et préparent-ils les luttes de la classe ouvrière aujourd’hui en Syrie ?

Les masses sont à la recherche d’une sortie. Cette sortie doit être un gouvernement de travailleurs et le peuple syrien, pas Al Jolani. C’est pourquoi les armes continuent d’être conservées et n’ont pas été remises à Al Jolani. Les exigences de la révolution n’ont pas été satisfaites et doivent l’être. C’est pourquoi nous luttons pour mettre en place des comités locaux, des assemblées dans les quartiers et sur les lieux de travail, des syndicats et des comités qui font avancer les revendications, pour lutter pour ces demandes, qui ne peuvent être conquises que par un gouvernement ouvrier et paysan de la révolution syrienne, pas ce gouvernement de la trahison et de l’occupation.

Racontez-nous ce dernier, comment la Syrie est toujours occupée

Oui, la Syrie reste occupée par des puissances étrangères. La base russe de Tartous est toujours là. Comme je l’ai dit plus tôt, il y a les Américains avec leurs bases militaires et pétrolières, protégés par la bourgeoisie kurde. Le sionisme occupe nos terres sur les hauteurs du Golan et au sud de notre pays, tout en maintenant son pacte avec la bourgeoisie druze. La Turquie n’a jamais retiré ses postes de contrôle et ses avant-postes militaires dans le nord. Maintenant que nous sommes censés avoir gagné, pourquoi sont-ils toujours là ? Puisque nous n’avons pas encore gagné. Al Jolani vient maintenir cette occupation et nous voler notre triomphe et nous empêcher de l’atteindre. Il faut se battre pour cette victoire et ce sera en conquérant un gouvernement des travailleurs et du peuple et ce sera en vainquant ce gouvernement d’unité d’Al Jolani avec les assadistes !

Comment l’avant-garde révolutionnaire syrienne se prépare-t-elle à faire face à l’ultimatum de reddition que veulent imposer Trump, Netanyahou et la conférence d’Égypte aux masses palestiniennes ?

Nous nous battons toujours pour les masses palestiniennes. Libérer la Palestine et détruire son état d’occupation est notre combat historique de tous les ouvriers et peuples arabes opprimés. Al-Assad a massacré notre révolution pour que nous ne nous unissions pas avec la Palestine pour détruire l’État d’Israël. Il a déchargé tout son arsenal pour assassiner des centaines de milliers de Syriens et n’a pas tiré un seul coup contre le sionisme. Quand il est tombé, il a donné les coordonnées de l’arsenal lourd au sionisme pour qu’il le détruise et que nous ne le prenions pas pour aller combattre avec Gaza. Et aujourd’hui Al Jolani continue à fermer les fronts contre le sionisme et laisse ces occupants nous envahir et occuper nos terres au sud et massacrer nos frères palestiniens.

Les gouvernements ne sont là que pour veiller aux intérêts de la bourgeoisie. Al Jolani est partenaire de Trump et ferme le Golan en soutenant Israël. C’est aussi la raison pour laquelle tous les gouvernements arabes font pression sur le Hamas pour qu’il se rende. Ils sont tous partenaires des EU et ne veulent faire que ce que les EU leur disent de faire. La conférence égyptienne veut imposer la reddition du peuple palestinien. Et s’il se désarme, un nouveau massacre viendra, comme celui qui est déjà en cours dans les villes de la Cisjordanie, et les bombardements au Liban, et aussi vers nous. Parce qu’il renforce son offensive du "Grand Israël". C’est pourquoi tous les peuples arabes doivent soutenir le peuple palestinien. Le peuple palestinien est un peuple très courageux et très fort, il combat jusqu’à la fin. Il n’a pas rendu.

Les travailleurs du monde qui ont marché pour la Palestine sont un soutien très important. Et la meilleure action est la grève générale, comme en Italie. C’est pourquoi le peuple palestinien ne compte que sur les travailleurs et les peuples opprimés, pas sur les gouvernements. Les gouvernements ne cherchent qu’à se rendre, et après cela vient la perdition. La libération de la Palestine et de tous les peuples opprimés est uniquement entre les mains de la classe ouvrière. Il faut agir maintenant pour défaire cet ultimatum de reddition de Trump et la conférence d’Égypte !