De nouveaux secteurs des exploités s’engagent dans le combat
Les masses ne quittent pas les rues
Le meurtre de George Floyd en mai a été l’étincelle qui a mis le feu aux États-Unis. A partir de là, une réponse des exploités en journées révolutionnaires n’a cessé de se développer. L’attaque contre la propriété des capitalistes, les affrontements avec la police et l’incendie de commissariats de police ont été accompagnés de grandes actions de masse dans la plupart des villes de ce pays.
Les conditions et les souffrances inouïes des travailleurs et de leurs secteurs les plus exploités, comme le mouvement noir, les immigrés et une jeunesse rebelle radicalisée, ont poussé des millions de personnes au combat. C’est que la classe ouvrière et le peuple pauvre ont tout perdu: le travail, le logement, la santé et la vie.
Les pirates de Wall Street en faillite n’ont pas hésité à lancer toute leur crise sur les exploités. La pandémie du Covid-19 n’a fait que révéler un véritable massacre des capitalistes avec la mort massive de travailleurs noirs et immigrés et des contagions massives dans les usines.
Les vieilles médiations qui contenaient les luttes de masse et ont permis les pires des attaques contre elles de la part du régime infâme des pirates yankees n’ont pas pu détourner ou freiner cette marée révolutionnaire qui a commencé.
Auparavant, le Parti Démocrate, qui croyait contrôler la situation des exploités entre la mort due au coronavirus et le krach économique -qui a conduit 43 millions de travailleurs à perdre leur emploi-, se proposait de canaliser le mécontentement des masses dans les élections de novembre prochain. Ainsi, au mois de mars, ils ont accéléré le retour au Parti Démocrate du "socialiste" Sanders, une véritable fraude au socialisme, pour qu’il donne son soutien ouvert à Biden. Et toute la gauche réformiste agrippée à ses jupes l’a, bien entendu, accompagné.
Mais quand personne ne s’y attendait, alors que les classes dominantes se sentaient en sécurité et, le bâton du krach, la crise et la mort à la main, préparaient un nouveau piège électoral, les exploités des États-Unis sont entrés au combat. De véritables actions indépendantes de masse se sont déroulées après que le genou d’un policier fasciste eut étouffé la gorge d’un travailleur noir le 25 mai.
Les journées révolutionnaires se sont approfondies tout au long du mois de juin. De plus en plus de secteurs sont entrés dans le combat. La lutte politique de masse, qui concentre toutes les revendications immédiates des exploités, a frappé le régime impérialiste et son État.
On a mis en place des "zones autonomes" comme à Seattle et la "Maison Noire" à Washington, prises par les masses en lutte et par leurs comités d’action, qui ont donné un nouveau contenu à toutes les organisations pré-existantes telles que le mouvement Black Lives Matter, le mouvement Antifa ou les mouvements contre les suprémacistes blancs.
Les masses ont pris dans leurs mains le combat et la résolution de leurs problèmes. Elles ont clairement défini l’ennemi et dans des dizaines de villes ont mis en place des organismes d’auto-organisation du "type Commune" qui regroupent tous les secteurs qui luttent.
L’affrontement avec la police et l’incendie de commissariats frappent le cœur de l’Etat bourgeois et laissent la voie ouverte et la motion latente de l’armement du prolétariat et du désarmement de la bourgeoisie. La demande de "dissolution de la police" pousse ouvertement au désarmement des oppresseurs et à l’armement des opprimés.
Trump menaçait d’envoyer l’armée alors qu’il se cachait à 14 mètres sous la terre dans le bunker de la Maison Blanche. La grande bourgeoisie impérialiste a tremblé devant cette idée. Elle sait ce qui est arrivé avec le soulèvement révolutionnaire des travailleurs et du peuple nord-américain quand elle avait envoyé ses troupes meurtrières massacrer au Vietnam, en Afghanistan et en Irak... La menace de Trump, pour l’instant, est passée au second plan, est restée latente et la bourgeoisie tente à nouveau de contenir les masses avec une vague pacifiste électorale. Mais elle n’y arrive pas non plus.
C’est que ceux d’en haut ne peuvent plus et ceux d’en bas ne les laissent plus faire et avec des actions politiques dans les rues mènent une offensive audacieuse contre les bourreaux du peuple. C’est ce qui ressort clairement des mobilisations de masse qui ont eu lieu dans différentes villes le 19 juin, date où l’on commémore la fin de l’esclavage aux États-Unis. Les exploités ont gagné les rues et démoli diverses statues des anciens esclavagistes. Le 4 juillet dernier, jour de l’indépendance des États-Unis, d’importantes manifestations ont eu lieu. Dans certaines d’entre elles, le drapeau yankee a été brûlé contre le gouvernement et les bouchers de la bourgeoisie impérialiste américaine. En outre, il y a eu des mobilisations de masse en divers points du pays pour soutenir les masses palestiniennes contre l’État sioniste d’Israël et son annexion d’un plus grand territoire de Cisjordanie.
Ces journées révolutionnaires de masse ont alors ouvert une crise politique dans les hauteurs, puisqu’elles ont frappé par la gauche toutes les institutions qui soutiennent ce régime meurtrier et infâme des pirates yankees et de Wall Street. Même ses laquais de la bureaucratie de l’AFL-CIO et ses syndicats au service de la Banque Morgan et de la Citibank qui ne représentent même pas le 0,001 % des travailleurs nord-américains, ont été frappés par ces journées.
De même, le nouveau cycle du krach mondial a désorganisé la division mondiale du travail et affaibli le contrôle politique, économique et militaire de l’impérialisme yankee sur la planète. Les États-Unis doivent rapidement reprendre le contrôle par de nouvelles actions contre-révolutionnaires offensives, au moment même où les masses ont attaqué leur régime et leur état.
Dans ces conditions, de nouveaux secteurs de la classe ouvrière et des exploités qui ont quelque chose à réclamer et une revendication à conquérir entrent dans la lutte. Le but du combat n’est autre que de frapper et de vaincre le régime et le gouvernement pour obtenir leurs revendications. Désarmer la police meurtrière est la première étape pour avancer sur la voie de la justice, sans laquelle, comme on crie dans les rues des États-Unis, il n’y aura pas de paix. C’est aussi la voie pour obtenir le pain et récupérer le travail, le logement, etc. Ainsi, la lutte politique de masse concentre et comporte toute la lutte économique.
La tendance à l’auto-organisation ville par ville a eu un de ses plus hauts jalons, non seulement dans la "Maison Noire" de Washington, mais aussi, comme nous l’avons dit, dans l’occupation du commissariat central de Seattle, transformé par les manifestants en une "zone autonome". Assemblées populaires, comités d’organisation du peuple noir, organisations d’étudiants sont les organismes dont les exploités se sont dotés pour mener ces luttes. Ils se connaissent et se reconnaissent dans les rues et s’organisent en assemblées par ville et se coordonnent au sein des États.
Il y a quelques semaines, le maire de Minneapolis, où George Floyd a été assassiné, avait osé entrer dans une assemblée dans cette ville. Les manifestants et leurs représentants l’ont interpellé: "Êtes-vous pour ou contre la dissolution de la police?". Il répondit : "Je suis pour sa réforme". Alors, il y a été expulsé. Ce sentiment qui parcourt tout le pays, c’est le programme des masses d’affrontement à l’État bourgeois et à sa police et c’est le moteur de combat de l’ensemble des exploités.
Parallèlement, le 19 juin dernier, 29 ports de la Côte Ouest ont entamé une grève et environ 60 000 dockers ont gagné les rues. Le syndicat des dockers d’Oakland, qui en 2008-2010 a appelé à mettre en place la "Marche du million contre la guerre" en Irak, a fait partie de cette grande mobilisation des ouvriers des ports, l’avancée de la classe ouvrière américaine.
Pendant ce temps, les capitalistes et les transnationales, au milieu de la pandémie, continuent de forcer leurs ouvriers à aller travailler dans des milliers d’usines, comme cela s’est passé dans le nord de l’Italie. Les travailleurs doivent risquer leur vie et mourir comme des mouches juste pour satisfaire les profits des capitalistes… Des dizaines de milliers d’ouvriers des automobiles à Detroit, comme ceux de Chrysler et de Fiat, se révoltent aujourd’hui pour ne pas aller produire dans ces conditions, où ce qui est en jeu, c’est la vie des travailleurs.
L’offensive de masse est déjà ici. Une montée des exploités se développe et s’approfondit aux États-Unis. De larges secteurs des classes moyennes ruinées soutiennent ouvertement ce mouvement ou sympathisent avec lui.
Dans les mains de la bourgeoisie, la classe ouvrière n’a devant elle que la crise et la catastrophe. Cela la pousse au combat et à approfondir sa radicalisation. Les comités d’usine et d’entreprise qui naissent chez Amazon, chez Chrysler, chez Fiat et chez General Motors, basés sur les assemblées, imposent l’empreinte à cette émergence du puissant prolétariat américain.
Ainsi se resserre et se renforce le poing d’acier du prolétariat mondial et des peuples opprimés du monde, qui est la classe ouvrière américaine qui frappe aujourd’hui durement contre les pirates de Wall Street et leur régime infâme.
La crise des médiations et des vieilles directions qui contiennent et trahissent la lutte des travailleurs et du peuple noir
Toutes les institutions et les mécanismes de contrôle de l’état bourgeois sont en crise. Cela augmente la radicalisation et l’offensive de masse. Les organisations syndicales et réformistes qui agissent comme une véritable force conservatrice sur le dos des travailleurs en Europe et dans d’autres pays capitalistes, aux États-Unis, sont extrêmement affaiblies. Comme nous l’avons vu, l’AFL-CIO ne représente personne dans la classe ouvrière américaine. Le Parti Démocrate lui-même et ses "ailes gauche", ses ONG et ses Comités du Travail tentent par tous les moyens de rentrer au mouvement du peuple noir et de la classe ouvrière pour le contrôler … Mais ils font déjà parti du passé.
Nous insistons, les masses sont entrées dans le combat et ont mis sur pied de nouvelles organisations de lutte, comme les assemblées, les fronts de lutte, les comités d’action coordonnés par ville et les embryons de comités d’autodéfense. Ou bien, elles ont donné un nouveau contenu aux mouvements tels que Black Lives Matter et les ont rendus massifs, comme nous avons déjà dit.
C’est pourquoi, cette fois-ci, ce sont ceux d’en haut qui doivent improviser des organisations pour contenir les masses révoltées. Et il n’est pas dit qu’ils y parviendront. Les conditions pour un regroupement révolutionnaire des rangs ouvriers sont déjà là et seront celles qui définiront dans la prochaine période le cours des événements.
Le Parti Communiste et la gauche castriste et bolivarienne, qui avaient un poids énorme dans le mouvement noir de Harlem et dans la Baie de San Francisco, ne peuvent plus contrôler cette marée d’actions révolutionnaires et encore moins lui imposer leur politique de collaboration avec le Parti Démocrate, au-delà qu’ils essayent de faire revivre leurs anciens dirigeants noirs des années ‘70 comme Angela Davis. Ils ne peuvent pas non plus enthousiasmer le peuple noir avec le chavisme, Maduro et les Bolivariens en faillite, qui ont livré la révolution de l’Amérique Latine depuis longtemps. Le castrisme vient de livrer le Cuba à l’impérialisme. Hier, il allait le bras dans le bras avec Obama, pactisait avec lui et le louait comme le "sauveur du peuple américain", alors qu’il a été l’un des gouvernements à avoir arraché les plus des acquis aux travailleurs et au peuple noir lui-même aux États-Unis après le krach de 2008.
Comme l’ombre accompagne le corps, accompagnant la crise du stalinisme chez le peuple noir et chez le mouvement ouvrier américain, le vieux SWP (Parti Socialiste des Travailleurs), qui s’est rallié au castrisme de La Havane il y a longtemps, est resté totalement paralysé et en crise. Ses appels à discipliner aux coups de matraques les "rebelles" qui brûlent les commissariats et s’heurtent avec la police, sont restés là: dans un appel vide, creux et impuissant de la part d’un parti totalement décomposé qui a rompu, il y a des décennies, toute continuité avec le combat des trotskystes aux États-Unis dans les années 30.
La gauche sociale-impérialiste comme l’ISO, les partenaires des "socialistes" de la reine d’Angleterre, et toute la "Nouvelle Gauche" sont restés collés à Sanders qui les a menés aux pieds de Biden, le baron des plus grandes entreprises de gaz du monde. Ainsi, les Pedro Fuentes du PSOL du Brésil, les Bodart du MST d’Argentine, les Bobby Sáenz du Nouveau MAS et tous les Anticapitalistes sont restés agrippés aux jupes de Nancy Pelosi au Congrès américain.
Aucun d’entre eux n’a jamais pensé à appeler à brûler un commissariat, à se battre pour dissoudre la police ou à envoyer Trump se cacher dans un bunker souterrain. Ils sont la continuité du stalinisme de Yalta et de la seconde après-guerre. L’ISO s’est même dissoute dans le mouvement des "socialistes démocratiques" de Sanders, comme l’ont fait tous ces courants de fait ou de droit.
Tous ces courants, ainsi que le stalinisme, soutiennent depuis des décennies un front avec les cliques de l’impérialisme qu’ils appellent "démocratiques". Hier, le PTS argentin a même dit, avec une totale désinvolture, que les États-Unis "développent la démocratie" dans le monde semi-colonial qu’ils oppriment. Ils ne finissaient pas d’affirmer cela que les Yankees envahissaient l’Afghanistan et l’Irak.
Il y a quelques années, la politique des ex-trotskystes, aujourd’hui ouvertement alliés aux staliniens, aux États-Unis était "tous contre Bush". Leur appel se résume maintenant à lutter "tous contre Trump". En Europe, ils cherchent à "démocratiser" Maastricht. Ils appellent à lutter pour une "vraie démocratie", alors que les masses aux États-Unis luttent contre Trump et contre tous les gouverneurs et maires Démocrates qui appliquent la même politique de famine, de misère et de mort que le Parti Républicain.
Il s’agit d’une gauche néo-stalinienne qui reprend les pires traditions des forces contre-révolutionnaires du stalinisme qui ont étranglé des centaines de révolutions dans la seconde après-guerre pour soutenir l’impérialisme "démocratique" auquel ils ont donné une trêve, avec une "coexistence pacifique" au niveau international et ont ainsi sauvé leur domination de la planète.
Dans les années 30, Trotsky affirmait que le rooseveltisme était l’expression aux États-Unis de la politique de front populaire avec laquelle Staline soutenait le gouvernement de collaboration de classes en France et aussi le Front Républicain qui a étranglé la révolution espagnole. Cette néfaste politique de collaboration de classes est celle qu’incarnent aujourd’hui Sanders et la gauche réformiste des États-Unis, dirigée par le Parti Communiste et les renégats du trotskysme. Cette politique est destinée à désorganiser, détourner et soumettre à la bourgeoisie toute action révolutionnaire de masse. Mais cette fois-ci, ils n’ont pas réussi à imposer leur empreinte, car ce sont ceux d’en bas qui, malgré eux, sont entrés dans le combat. Pendant leur montée, les exploités ont détruit la politique et la stratégie du réformisme et de la "Nouvelle Gauche", avant que celle-ci ne finisse de se conformer à la directive de Sanders, Varoufakis, Chomsky et d’autres crasses social-impérialistes qui les menaient aux pieds de Biden et Pelosi.
Nous parlons de vrais imposteurs politiques qui couvrent la poche gauche du 1% de parasites qui poussent la civilisation vers la barbarie.
Les journées révolutionnaires ont alors ouvert une situation pré-révolutionnaire aux États-Unis qui laisse en crise le régime de domination, ses mécanismes de tromperie et toutes les directions qui l’ont couvert et qui le protègent.
Le krach yankee et de l’économie mondiale, les capitalistes avec leur soif de profit en envoyant les travailleurs mourir de Covid-19 dans les usines-prisons, le chômage endémique, des siècles et des décennies d’oppression du peuple noir, se retournent aujourd’hui contre la bourgeoisie. Les masses américaines, l’un des détachements les plus puissants de la classe ouvrière mondiale, sont déjà debout.
Les travailleurs américains ont frappé avant que la bourgeoisie ne puisse leur lancer toute sa crise.
Comme nous l’avons déjà dit, la politique du régime n’est autre, pour l’instant, que celle de renforcer à nouveau le piège électoral et de recréer chez les masses une vague de pacification et d’illusion que voter pour le Parti Démocrate peut vaincre Trump, question qu’il ne peut pas encore imposer.
Trump a fait un "virage à droite" pour polariser et recréer un bipartisme avec le Parti Démocrate, mais il ne fait que s’affaiblir lui-même sans faire revivre les Démocrates, dont les gouverneurs et les maires se sont révélés être les chefs de la police meurtrière, aussi bourreaux du peuple noir et des travailleurs que ceux du Parti Républicain.
L’acte rachitique de Trump et le fait que le Parti Démocrate ne puisse ni contrôler ni tromper les masses pour le moment, est la preuve irréfutable que la situation pré-révolutionnaire est ouverte tandis que les exploités continuent dans les rues à déployer une énorme énergie dans leurs combats.
Il est temps d’approfondir l’offensive stratégique de la classe ouvrière américaine qui a commencé
Les masses sont en position d’attaque. Transformer cette position en stratégique signifie situer le combat vers le renversement du gouvernement et du régime et attaquer directement les affaires, les escroqueries et la politique des transnationales et des banquiers impérialistes.
Il s’agit de coordonner et de centraliser par ville, par état et au niveau national tous les organismes que les masses ont commencé à mettre sur pied avec leur lutte.
La tâche décisive du moment est d’aller en avant pour dissoudre la police et former une puissante milice du peuple noir et de la classe ouvrière.
Rejeter et chasser des organisations de masse la bourgeoisie et le Parti Démocrate, comme cela a été fait à Minneapolis, est la voie que doivent suivre les exploités pour ne tomber dans aucun piège du régime bourgeois.
Nous insistons, tous les mécanismes de tromperie de la bourgeoisie sont en crise. Cette fois-ci, le peuple noir n’est pas seul. La vieille bureaucratie misérable de l’AFL-CIO qui a soumis les ouvriers noirs et les a livrés, ainsi que les immigrés, comme chair à canon de l’exploitation capitaliste, est en faillite. "Les vies des Noirs comptent" est déjà la revendication de toute la classe ouvrière qui a entouré avec sa lutte le martyrisé peuple noir des États-Unis et, de là, est entrée dans le combat pour ses revendications.
"Les vies des Noirs comptent" concentre aussi la revendication pour récupérer le logement et les acquis perdus, pour obtenir une santé digne pour tous, pour cesser de mourir dans les usines-prisons, pour gagner un salaire minimum de 15 dollars l’heure et pour mettre fin à l’arrestation et à l’expulsion des sans-papiers qui font les pires boulots aux côtés des ouvriers noirs aux États-Unis.
Le peuple noir, en tant que le secteur le plus durement touché de la classe ouvrière et du peuple des États-Unis, est devenu l’avant-garde de la lutte. Autour de sa revendication se regroupent les rangs de tous les exploités. C’est l’opposé de ce qu’a fait cette bureaucratie blanche de l’AFL-CIO. Sa seule demande pendant les années ‘90 et les premières décennies du XXIe siècle était de faire adhérer les non affiliés à des syndicats qui ne prenaient pas en compte les intérêts de la classe ouvrière, alors que se produisaient des licenciements massifs que ces laquais de la bourgeoisie ont laissé passer, en faisant un pacte avec les capitalistes.
Par sa longue trajectoire de capitulations et de trahisons, la gauche réformiste américaine dans toutes ses variantes, hier appendice des traîtres de l’AFL-CIO et aujourd’hui de Sanders, est restée alors historiquement à contre-courant des masses. Aujourd’hui, elle ne sait pas comment se raccommoder face à cette montée qui a commencé.
Ils ont tous perdu leur autorité face aux exploités et ne parviennent pas à les contenir. Depuis leurs « intelligentes » analyses ils critiquent la "spontanéité" du combat de masse, alors que celui-ci est allé plus loin de ce qu’ils n’ont jamais rêvé.
La bourgeoisie doit freiner ce mouvement et cette offensive de masse. Il n’y a aucun doute qu’elle créera de nouvelles médiations pour diviser l'unité que les exploités ont conquise dans le combat autour du peuple noir.
Pour maintenir cette unité inébranlable, la première tâche de la classe ouvrière américaine est de mettre toutes ses forces pour que le peuple noir puisse mettre fin au double esclavage, à la marginalisation et aux attaques répressives qu’il y a des siècles il souffre aux États-Unis et au niveau international. La revendication du peuple noir, c’est celle de toute la classe ouvrière américaine qui entre au combat. Sans son triomphe, les immigrés ne réussiront pas, les conquêtes ne se rétabliront pas et la santé ne sera pas acquise pour tous.
C’est dans les organismes "du type Commune", avec les masses auto-organisées en votant leurs dirigeants et résolutions dans les assemblées, que cette unité pourra être maintenue. Les grèves, les arrêts et les luttes pour les revendications ouvrières et contre la mort par coronavirus ont également mis les travailleurs noirs à l’avant-garde de la lutte dans les usines.
Aucune de ces revendications n’a encore été obtenue. Le chemin est celui de finir de dissoudre, vaincre et désarmer la police, la garde nationale, les fascistes et toutes les bandes armées par le capital. Cela créera les meilleures conditions, comme il le fait déjà, pour lancer une contre-offensive de tout le mouvement ouvrier américain pour récupérer toutes les conquêtes perdues et cesser de mourir par Covid-19 dans les usines, comme les ouvriers mutilés en Amazon, à Detroit et dans des centaines d’usines le réclament.
Il faut désarmer la police! Il faut mettre sur pied fermement la milice du peuple noir et des travailleurs. Il faut attaquer les transnationales pour vivre…Récupérer des mains des banquiers, les maisons qu’ils ont volées au peuple. Tout le monde doit travailler en réduisant le temps de travail avec un salaire juste. Il faut prendre les cliniques privées dans toutes les villes et villages et les transformer en bien public.
Il faut assiéger et encercler Wall Street. Il faut conquérir une banque de l’État unique, sous contrôle des travailleurs, en expropriant sans paiement l’oligarchie financière, qui, comme première mesure, rende au peuple américain toutes les maisons qui ont été confisquées, qui annule immédiatement toute politique de pillage et de vol des pirates impérialistes dans le monde colonial et semi-colonial et qui soutienne fermement la rupture des peuples opprimés avec le FMI et les autres usuriers internationaux.
Il faut mettre sur pied un organisme national de lutte qui coordonne les organismes qui émergent dans toutes les villes, les syndicats et les établissements qui luttent pour leurs revendications avec des assemblées et des comités d’usine, les mouvements antifascistes, etc.
Il faut mettre sur pied une grande Garde Nationale du peuple noir, des travailleurs et de la jeunesse rebelle.
La bourgeoisie essayera de monter de nouveaux pièges et de manœuvres. Elle cherchera à diviser le mouvement noir par des tromperies et des fraudes du Parti Démocrate et des ONG pour le coopter et le manipuler à nouveau.
La haine du peuple noir pousse les masses à un heurt ouvert contre la police et les forces répressives. L’organisation d’une milice du peuple noir et des travailleurs est une tâche immédiate, tout comme sa coordination par état et au niveau national. C’est dans les organismes de masse pour la lutte que les comités d’autodéfense et l’armement des masses doivent être centralisés.
Dans quelques secteurs du mouvement noir aux États-Unis, un sentiment d’autodétermination du peuple noir commence à émerger, produit de décennies d’humiliation, d’oppression et de répression. Si ce secteur ou d’autres réclament avoir un territoire aux États-Unis pour vivre en paix et en liberté et s’ils exigent le droit à l’autodétermination, ce droit doit être défendu par tous les travailleurs et les masses en lutte. Des siècles d’esclavage, d’injustice, de massacres, de racisme et d’oppression, donnent aux travailleurs et au peuple noir ce droit de décision.
Ce programme révolutionnaire audacieux est le seul qui pourra garantir le maintien de l’unité du peuple noir avec l’ensemble de la classe ouvrière américaine, particulièrement avec les immigrés, dont les revendications les plus immédiates sont "à travail égal, salaire égal" et "papiers pour tous".
Il est temps de préparer un grand combat. Il faut ouvrir la voie pour vaincre cette super-oligarchie financière qui fonctionne dans les 8 pâtés de maisons de Wall Street.
Il faut arrêter la machine de guerre de l’impérialisme yankee qui massacre et contrôle par ses bases militaires le monde colonial et semi-colonial qu’il pille. La libération des prisonniers de Guantanamo, le retrait immédiat des troupes yankees d’Afghanistan et d’Irak et la destruction de toutes leurs bases militaires sur la planète seront la garantie avec laquelle le prolétariat américain gagnera le soutien de tous les ouvriers et peuples opprimés du monde. La lutte pour la destruction de l’État sioniste d’Israël et l’expulsion des troupes yankees et des autres troupes d’invasion qui massacrent en Syrie aux côtés du fasciste Al Assad font partie des tâches immédiates des travailleurs américains.
Ce sont des tâches décisives et urgentes, car plus tôt que tard, ces troupes assassines attaqueront les masses qui combattent aujourd’hui dans toutes les villes des États-Unis. L’appel audacieux à mettre sur pied le mouvement des vétérans contre la guerre et, avec eux, les comités de simples soldats qui doivent rompre avec les officiers, ne peut plus être repoussé.
Organiser le pouvoir de ceux d’en bas au niveau national autour de la "Maison Noire" à Washington mettrait à l’ordre du jour la défaite dans les rues du gouvernement de Trump et du régime infâme des Démocrates et des Républicains, représentants de Wall Street et des transnationales. Il s’agit de cela, de préparer et d’organiser une offensive révolutionnaire stratégique de la classe ouvrière américaine.
Seul un gouvernement des travailleurs et du peuple pauvre, appuyé sur les organisations des masses révolutionnaires armées, pourra tirer de la prostration les millions d’exploités asphyxiés par la bête impérialiste.
Comme nous l’avons déjà dit, un appel ferme des ouvriers et du peuple noir des États-Unis aux opprimés du monde soulèverait dans un combat commun les travailleurs de l’Afrique martyrisée et leur lutte arriverait, de la main des ouvriers noirs, au cœur de l’Europe impérialiste de Maastricht. Ce serait un véritable choc électrique. Des millions de travailleurs et de parias de la planète considèrent aujourd’hui comme leur propre lutte celle des rues des États-Unis.
Un appel des organisations de lutte des travailleurs des États-Unis aux ouvriers chinois serait un coup mortel aux cliques impérialistes de Wall Street et au régime fasciste des mandarins contre-révolutionnaires chinois. Un tel appel permettrait de parvenir à l’unité des deux classes ouvrières qui subissent les mêmes tourments, attaques et exactions.
La classe ouvrière mondiale doit tout de suite arrêter l’offensive impérialiste et la tragédie que la survie du système capitaliste mondial pourri impose à la civilisation.
Il est temps. Que la crise soit payée par ceux d’en haut.
Expropriation du 1% des parasites impérialistes!
Que la révolution socialiste revienne sans traîtres vendus et sans la canaille stalinienne qui a livré la Russie, la Chine, le Vietnam et le Cuba aux Yankees et à l’impérialisme!
Sous les drapeaux de la IVe Internationale!
L’irruption du prolétariat américain comme avant-garde de la classe ouvrière mondiale met à l’ordre du jour la lutte pour la refondation de la IVe Internationale de 1938. Son programme pour la révolution socialiste a réussi l’épreuve de l’histoire et acquiert une énorme actualité dans les combats de la classe ouvrière aux États-Unis. La lutte pour les États-Unis socialistes comme tâche immédiate n’est inscrite que dans le programme de la IVe Internationale. Le combat pour récupérer ses drapeaux des mains de ceux qui l’ont livrée et souillée, en pactisant avec le stalinisme et l’ennemi de classe, est le chemin pour donner à la classe ouvrière nord-américaine le programme qu’elle mérite pour remporter la victoire.
Carlos Munzer
19 de junio: movilización en Oakland
4 de julio: quema de la bandera yanqui
en Nueva York
Casa Negra en Washington DC
Huelga de portuarios de la costa oeste
Central de policía de Seattle tomada
Zona libre de Seattle
Los trabajadores de Chrysler en Detroit paran la producción por casos de COVID-19
Los trabajadores de Chrysler en Detroit paran la producción por casos de COVID-19