TUNISIE – Le 22 janvier 2016

Les travailleurs, les jeunes chômeurs et les exploités tunisiens font face au gouvernement du Nidaa Tounes qui a atteint le pouvoir grâce au FSM, à la bureaucratie de l'UGTT, à l'ex-PCOT et au NPA français

Les masses syriennes, palestiniennes, libyennes, yéménites, égyptiennes et de tout le Maghreb et le Moyen-Orient ne se trouvent pas seules… l'étincelle qui a incendié hier la prairie du monde arabe s’est rallumée

Les masses se soulèvent et reviennent pour ce qui est à elles…
LE PAIN ET LA RÉVOLUTION!

"LA FAIM ET LA MISÈRE NE SE TOLÈRENT PLUS"

"LE RÉGIME DOIT TOMBER"

 

À bas le gouvernement du Nidaa Tounes d'Essebsi et d'Essid!

Dehors les juges et la caste d'officiers de l'armée et la police de Ben Ali!

Hors de la Tunisie insurgée les pirates impérialistes!

 

IL FAUT METTRE SUR PIED LE
POUVOIR DES EXPLOITÉS!

Dernier moment 
25/01/16

Liberté aux plus de 1100 lutteurs arrêtés en Tunisie!

Liberté à tous les jeunes internationalistes emprisonnés!

 

Les derniers jours le gouvernement de Tunisie a emprisonné plus de 1.100 jeunes. Il a lancé une répression violente pour freiner les masses qui reprennent le chemin de la révolution.

Ce régime que les masses veulent renverser, avait déjà dans les prisons des milliers de jeunes soit pour avoir participé des soulèvements révolutionnaires antérieurs soit pour avoir eu un geste de solidarité internationaliste envers les masses de la Syrie.

Il faut libérer nos prisonniers en entrant aux prisons, aux commissariats et en faisant  face à la police! Ainsi nous les avons libérés en 2011, ainsi nous les libérerons en 2016!

 LA PASSION POUR LA LIBERTÉ EST PLUS FORTE QUE TOUTES LES PRISONS!

 PLACE À LA JEUNESSE TUNISIENNE, PLACE À LA RÉVOLUTION!

 

Au 5e anniversaire du début de la révolution tunisienne, les grandes masses à qui on a exproprié leur combat révolutionnaire pour le pain, le travail, la dignité et l'indépendance nationale ont fêté de la meilleure manière: une semaine entière de combats dans les rues, mettant feu aux commissariats, heurtant contre la police assassine de Ben Ali, avec mobilisations, barricades, pillages de commerces et de banques! C'est parce que les exploités se trouvent dans les mêmes conditions ou pire qu'il y a 5 ans, quand ils ont renversé le régime du RCD.

Pendant un certain temps, la bourgeoisie tunisienne et les pirates impérialistes ont cru avoir tout sous contrôle. Grâce au soutien de la bureaucratie de l'UGTT et des courants réformistes comme le PT (ex-PCOT) et la Ligue de la Gauche Ouvrière (LGO, groupe du NPA français), ils avaient obligé le peuple tunisien à se soumettre aux pièges démocratiques, tels que la "Assemblée nationale" frauduleuse, les différents déviations électorales, la nouvelle "Grande Charte" et la Constitution. Le fouet qu'ils montraient pour mettre les masses à genoux était le génocide d'Al Assad et de la grande coalition d'Obama et de l'OTAN contre les masses syriennes, les massacres au peuple égyptien de la part de la dictature d'Al Sisi, l'invasion au Yémen et l'avancé du sionisme sur la Palestine occupée. Et, comme c'était à attendre, cette bourgeoisie laquais de l'impérialisme français et la gauche francophile tunisienne ont publicité le danger du "terrorisme islamique" ce qui donnait voie libre aux juges et aux militaires pour remplir les prisons de prisonniers, pour réprimer et pour assassiner à plaisir.

Mais la rage des exploités a remis les choses à leur place. Qu'est-ce qui l'a encore une fois déclenchée ? Encore le suicide d'un jeune, la faim, la misère, le chômage de 20 % (parmi les jeunes il surpasse le 40 %) et un régime de terreur qui réprime et emprisonne tous ceux qui luttent. Les mêmes raisons qui ont motorisé en 2010 la lutte révolutionnaire et le renversement de l'autocratie sanguinaire du RCD et de Ben Ali. La lutte qui s'est étendue sur tout le Nord de l'Afrique et le Moyen-Orient et qui depuis ce jour-là continue d'émouvoir le monde entier.

 

La Tunisie du FSM et de son "printemps arabe" qui a mis le Nidaa Tounes au pouvoir : a apporté d’avantage de faim, de misère et de répression que le régime renversé de Ben Ali

La Tunisie du "printemps arabe" récompensé par la bourgeoisie mondiale dû à ses "institutions démocratiques", n'a été que la perpétuité de l'enfer où les masses vivent depuis des décennies. Le chômage, l'inflation, la cherté de vie et la soumission de la nation à l'impérialisme sont plus grandes que dans l'ère de l’ancien régime. La crise de l'économie mondiale capitaliste frappe la Tunisie dans tous les sens. Le tourisme - sa plus grande source de revenus - a trop diminué avec l'absence des visiteurs en provenance d'une Europe qui approfondit sa récession. L'industrie d'huile et le travail des mines n'ont pas réussi à relancer, aux moments où les prix tombent. Et le FMI augmente sa pression sur la Tunisie qui a une dette extérieur de 30.000 millions de dollars, le 65 % de son PIB, et il exige une réforme financière et une nouvelle loi de faillites pour bénéficier les banques, la hausse d'impôt, et la réduction de salaires et de postes de travaux de l’état, la réforme de la retraite et des pensions et le dérèglement du travail.

 

La jeunesse prend la tête de la lutte contre le régime infâme et le gouvernement du Nidaa Tounes

Les masses ne résistent plus cette situation. Il y a quelques jours, le jeune chômeur, Ridha Yahyaoui, s'est suicidé par électrocution monté sur un poteau, car le bureau du travail dans la fonction publique de la province de Kasserine avait retiré son nom de la liste d’embauches. Un fait similaire à l'immolation en 2010 du jeune Mohamed Bouazizi.

Voilà la goutte d’eau qui a fait déborder le vase encore une fois. Des milliers de jeunes sont descendus dans rues, ont bloqué les routes et se sont confrontés à la police. "Nous voulons la chute du régime", "s'il n'y a pas de travail, il y a la révolution", des mots d’ordre parmi les cris de guerre. De Kasserine les combats s’étendaient à Sfax, Susa, Ettadhamen, Sidi Bouzid, Tunis et au reste du pays.

Les commissariats étaient brûlés. Les bâtiments des gouvernorats et de l’état étaient brûlés aussi. 50 policiers ont été blessés et l'un est décédé face à une énorme masse, les jeunes chômeurs à la tête, qui se défendait d'une répression sanglante qui a laissé 100 manifestants blessés et des centaines détenus. Des banques et des commerces étaient pillés. Les affamés et les dépossédés revenaient pour ce qui est à eux : leur pain, leur dignité, leur travail, leur indépendance nationale … LEUR RÉVOLUTION QUI EST UNE SEULE DANS TOUT LE MAGHREB ET LE MOYEN-ORIENT.

 

Le gouvernement, le parti Ennahda de la bourgeoisie islamiste et les directions traîtresses, essaient de sauver leur pouvoir

"C'est la crise la plus intense depuis la chute du régime du RCD et de Ben Ali". "Depuis le Printemps Arabe qu'il a conduit à la chute du président Zine l'Abidine Ben Ali il y a cinq ans, la Tunisie n'avait pas vécu des protestations de telle grandeur". C'était les unes des journaux tunisiens. Ils ne mentent pas, c’est vrai, même si pendant des années les masses ont reversé plusieurs gouvernements avec leur lutte pour le pain et le triomphe de la révolution.

La bureaucratie de l'UGTT - qui a reçu le "Prix Nobel de la Paix" - sortait de sa grotte et se voyait obligée d’appeler à des mobilisations en soutien des exploités insurgés. "Le sous-secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail, Belgacem Ayari, a remarqué ce jeudi que les protestations sont légitimes parce qu’l s’agit des demandes sociales de développement du travail qui ont conduit à la révolution et il a réaffirmé que le gouvernement doit agir pour les satisfaire", disait un journal maghrébin.

Le premier ministre Essid a dû rentrer du Forum de Davos, en Suisse, où il discutait les nouvelles livraisons de la nation à l'impérialisme. Une fois en Tunisie, avec le président Essebsi, tous les deux du parti "laïque" et "conservateur" Nidaa Tounes (où sont allés se réfugier les anciens politiciens du RCD de Ben Ali), ils ont affirmé: "devant les dommages contre les propriétés publiques et privées et le danger qui représente la suite de ces actes pour la sécurité de la patrie et des citoyens, nous avons décidé de proclamer à partir d'aujourd'hui (vendredi) un couvre-feu dans tout le territoire tunisien entre 20 h et 05 h", a annoncé le Ministère de l'Intérieur tunisien. "Toute personne à désobéir cette décision s'expose à être inculpée, sauf s’il s’agit d’une urgence médicale ou de quelqu'un qui travaille la nuit", était précisé dans le communiqué.

Ce n'est pas le hasard si aujourd'hui c’est l'Ennahda qui soutient le gouvernement de Nidaa Tounes en crise, devant le nouveau combat de masses. Ce parti de la bourgeoisie islamique, qui était hier dans le gouvernement, se trouve aujourd'hui dans l'opposition disposant d'une majorité au parlement et il a fait une alliance avec le gouvernement de Nidaa Tounes. C'est un retour de services entre les différentes fractions qui appartiennent à la même classe, la bourgeoisie. Puisqu'en 2013 et 2014 c'était le Nidaa Tounes et son "Front de Salut National" avec l'UGTT, le PCOT, la LGO (NPA) et des partis bourgeois celui qui a sauvé le gouvernement de l'Ennahda du renversement révolutionnaire des masses qui se battaient et encerclaient la citadelle du pouvoir.

 

Le NPA doit expliquer pourquoi il a aidé le Nidaa Tounes des vieux partisans du RCD de Ben Ali à atteindre le pouvoir

Cette nouvelle offensive des masses est contre les traîtres du FSM que se sont réunis en 2013 et 2015 pour étrangler la révolution tunisienne, pour calomnier les masses syriennes et pour soutenir le génocide Al Assad à fin d’écraser la révolution syrienne. Et fondamentalement contre le NPA et les renégats du trotskisme qui sont les responsables de cette situation vécue par les masses. C’est eux qui ont donné le pouvoir au Nidaa Tounes qui aujourd'hui attaque sans pitié les exploités au compte de l'impérialisme.

Faisons un peu de mémoire.

L'ex-PCOT et la LGO (NPA) pendant toute la révolution tunisienne ont toujours tenu une politique de conciliation de classes (front-populiste). Ils ont été les participants centraux en 2011 de l'imposition de tous les pièges "démocratiques" montés par l'impérialisme et la bourgeoisie pour apprivoiser l’indomptable volonté révolutionnaire du mouvement ouvrier et du peuple tunisien. Ce sont eux qui ont pris la tête de la campagne électorale pour mettre la nombreuse aile gauche de la classe ouvrière dans la fraude de la "Assemblée Nationale" avec laquelle ils ont imposé la déviation parlementaire à la révolution et ont renforcé le surgissement du gouvernement de l'Ennahda : l'expropriateur de la lutte du peuple pour sa libération.

En 2013, l'ex-PCOT et la LGO avec leur "Front Populaire" (une coalition de partis de gauche avec des partis bourgeois progressistes panarabistes) ont formé un bloc avec d'autres forces dénommé "Front de Salut National", où ils se sont joints au Nidaa Tounes pour empêcher que la classe ouvrière et les exploités approfondissent leur chemin révolutionnaire et renversent le gouvernement de l'Ennahda.

Ainsi, en imitant le "mouvement Tamarod" surgi en Égypte (formé par Baradei, les syndicats et un secteur de la bourgeoisie), ces bizarres "anticapitalistes", faisant partie de la direction de l'UGTT, se sont présentés avec la bourgeoisie d’opposition au gouvernement de l'Ennhada comme un "bloc laïque et démocratique" à la réunion du "Dialogue National" qui cherchait à imposer un gouvernement de "Unité Nationale" pour fermer la crise révolutionnaire ouverte par les combats constants des masses.

Pendant le mois de janvier 2014 des dizaines de combats dans la rue ont été réalisées. Il y a eu des dizaines de policiers blessés. Des dizaines de commissariats incendiés. L'UGTT ? Cachée. Conspirant aux dos des travailleurs. Le "Front Populaire" du PCOT et de la LGO ? Cherchant l’appel à un "Comité de Crise" avec la bourgeoisie et l'UGTT, car selon ces "anticapitalistes" on ne pouvait pas "faire une grève parce que cela retarderait la sortie de l'Ennahda du gouvernement".

Les masses n'ont pas pu prendre le pouvoir. L'Ennahda a quitté le gouvernement. Depuis le "Front de Salut National" le Nidaa Tounes a escaladé jusqu’au pouvoir et avec ses technocrates (aux manières parisiennes) gérant le miel du pouvoir, dans un pacte avec les juges, les généraux de l'armée et les officiers supérieurs de la police meurtrière (tous les provenant de l'ère de Ben Ali), il a imposé un régime cent fois plus répressif que celui de l'Ennahda pour garantir les affaires et la propriété privée de l'ensemble de la bourgeoisie et pour conquérir les conditions nécessaires pour écraser la révolution.

 

Contre la farce et l'escroquerie de la Tunisie démocratique du "printemps arabe"…

 Il est temps de mettre sur pied le pouvoir des travailleurs et des masses en lutte

Aujourd'hui, les masses avec leur lutte ont mis en question le gouvernement et le régime. C’est pour cela que les journaux annoncent que demain 23 janvier "le gouvernement célébrera une réunion de crise pour débattre des mesures dirigées à calmer les manifestants, a informé un employé du cabinet sans donner de détails".
Ceux d’haut ne peuvent pas, ceux d'en bas ne veulent pas. Une nouvelle phase de la révolution a commencé. Nous devons battre la bureaucratie pourrie de l'UGTT et récupérer les syndicats et les organisations de lutte des masses, en expulsant d'elles les collaborateurs, pour les mettre comme points d'appui pour le surgissement des Conseils Ouvriers et Populaires, et conquérir ainsi l'indépendance de classe.

Il faut doter la révolution de ses propres organismes de pouvoir. Les blocages et les barricades doivent tenir! Les Conseils Ouvriers et Populaires révolutionnaires doivent resurgir! Il faut mettre sur pied les milices ouvrières et les comités de soldats de bas rang! Place au pouvoir des exploités! C'est le seul gouvernement qui pourra, soutenu par les organismes d'autodétermination et démocratie directe des masses en lutte, garantir le travail, la terre, le logement, le pain, la dignité et l'indépendance nationale en imposant la rupture de la Tunisie avec l'impérialisme et en expropriant les expropriateurs du peuple.

Dehors le régime de Ben Ali, ses généraux et ses juges contre-révolutionnaires, soutenus par la bureaucratie syndicale, le Forum Social Mondial et la gauche sociale-impérialiste française et européenne!

Arrêtons « l'opération massacre » de l'impérialisme, Poutine et leur servant Bachar contre les masses syriennes! Pour la destruction de l'état sioniste fasciste d'Israël!

Pour les États-Unis Socialistes du Maghreb et du Moyen-Orient!

L'étincelle de la Tunisie, qui a incendié hier la prairie, a resurgit aujourd'hui comme une flamme ardente. Les masses syriennes, palestiniennes, libyennes, yéménites, égyptiennes et de tout le Maghreb et le Moyen-Orient ne se trouvent  pas seules. Leur allié tunisien s’est mis debout. Le dernier mot n'a pas encore été dit! LA RÉVOLUTION N'EST PAS MORTE, VIVE LA RÉVOLUTION!