12/4/2017

Lettre aux médias internationaux du journal La Vérité des Opprimés, de la Syrie

M. Cody Roche,

Hier nous avons reçu votre lettre à laquelle nous répondons depuis le Comité Rédacteur du journal La Vérité des Opprimés. Comme nous commençons à peine à nous connaître, nous voulons vous faire savoir, vu votre intérêt sur la question syrienne, les points suivants que nous espérons vous seront utiles.
Comme nous venons de faire connaissance, nous aimerions aussi avoir plus d'information sur le type de tâches que vous développez, les objectifs de votre mouvement, etc. au-delà de ce que nous avons pu trouver sur Internet.

Nous, nous sommes un courant socialiste qui lutte contre l'oppression de l'impérialisme et des élites dominantes, installé dans différents pays du monde, en Amérique latine, en Afrique, en Europe occidentale et orientale, en Russie et nous avons des relations avec d'autres courants proches, par exemple au Japon. Nous sommes l'un des courants qui nous revendiquons de la IVe Internationale : Le Collectif pour la Refondation de la IVe Internationale/FLTI (www.flti-ci.org)

Pour comprendre ce qui "attire l'attention" de notre existence dans les combats de la révolution syrienne, il est nécessaire de connaître les questions suivantes que nous voulons remarquer :

1) En Syrie, Bachar Al Assad, soutenu par Poutine, fait le travail sale que les puissances impérialistes ne peuvent pas faire directement pour écraser l'héroïque révolution syrienne, qui a été un chaînon d'une chaîne de soulèvements  et d'irruptions de masses qui ont secoué la planète à partir de 2011.
Déjà en 2008, les troupes yankees et d'autres puissances européennes se sont vues obligées de retirer d'Irak à cause du soulèvement de ce peuple tourmenté, mais aussi et fondamentalement parce que les travailleurs et le peuple américain se refusaient déjà à aller mourir à la guerre. Une énorme crise était ainsi ouverte dans une région d'où l'économie capitaliste mondiale extrait le 80 % du pétrole pour son fonctionnement.

2) Dans les divers soulèvements des pays du Maghreb et du Moyen-Orient de 2011, il y a eu aussi l'intervention de différents courants qui se proclament socialistes, comme les Socialistes Révolutionnaires d'Égypte, le mouvement de gauche tunisien, des courants socialistes au Maroc … et en Libye et en Syrie il y a eu l'intervention de notre courant qui se proclame du trotskisme et de la IVe Internationale.
En Syrie il y avait aussi, mais à l'étranger, le Courant de la Gauche Syrienne, un petit groupe adhérent et avec des rapports avec le SWP anglais.

En même temps, il y a, et cela constitue une vraie honte envers la cause du socialisme, des groupes que se disent de la gauche (comme le Parti communiste ou des courants néo-trotskistes) qui ont des partis et des groupes dans l'état sioniste d'Israël, un état fasciste d'occupation de la seule nation que nous reconnaissons : la Palestine. 
Tout parti "israélien" devient rapidement un appendice de cet état d'occupation. De là que dans la nation palestinienne, qui va du fleuve Jourdain jusqu'à la Mer Méditerranée, nous reconnaissons seulement les courants de la gauche qui se proclament palestiniennes.
Il n'est pas moins important le rôle colonialiste joué en Algérie par le Parti des Travailleurs, un courant agent de l'aristocratie et la bureaucratie ouvrières de la France, qui est légal et qui a des représentants dans le parlement de Bouteflika, qui est assis sur la proscription du FIS, c'est-à-dire, du 90 % des votants de ce pays.

3) La gauche mondiale, dans toutes ses variantes, s'est adaptée ou a capitulé de manières diverses aux gouvernements et aux régimes d'occupation avec lesquels l'impérialisme et ses pétrolières pillent les peuples du Maghreb et du Moyen-Orient et surexploitent leur tourmentée classe ouvrière, celle qui fait marcher la construction, l'extraction de pétrole, les pipe-lines et les raffineries sous des conditions de vie très pauvres et d'esclavage.
Nous sommes devant une gauche pro-sioniste et pro-colonialisme, d'un côté; et de l'autre, une gauche pro-stalinisme qui vient de soutenir tous les vieux partis bourgeois et leurs gouvernements "alliés de l'ex-URSS" du Moyen-Orient, tels qu'Al Assad, et hier Qadafy, qui sont les plus grands agents directs de l'impérialisme dans toute la région depuis longtemps. C'est une gauche pleine d'islamophobie, c'est-à-dire de l'idéologie qu'a utilisé l'impérialisme depuis Bush pour piller, massacrer et militariser toute cette région.

4) En ce qui concerne la Syrie, les peuples du monde vivent une vraie tragédie. Al Assad et Poutine, soutenus depuis Genève par l'impérialisme yankee,  imposent un génocide où les villes sont démolies, réduites à maquereaux, et les travailleurs et le peuple qui ont "osé" se lever il y a déjà 6 ans pour le pain et la liberté sont massacrés. Là-bas on est en train de donner une leçon à tous les travailleurs qui ont "osé" se soulever en 2011 depuis les révoltes de la Tunisie jusqu'à la résistance palestinienne, et à ceux qu'au niveau international veulent lutter pour le salaire et la dignité.

5) Contre la vision occidentale et partielle selon laquelle c'est les partis-armées - comme l'ASL et le front Al Nosra - ceux qui ont armés le processus révolutionnaire en Syrie, nous affirmons le contraire. La vérité est que'en 2011/2012 Al Assad a ordonné à son armée d'écraser le peuple et la base de cette armée s'est tourné contre lui, a quitté l'armé et s'est joint au peuple. Ainsi les travailleurs soulevés avec les soldats ont mis sur pied les comités de coordination du peuple opprimé et des soldats. De cette manière les masses rebelles se sont armées. De là a surgi la Brigade Léon Sedov.
Les généraux sunnites de haut rang de l'armée d'Al Assad "se sont passé au côté de la révolution" et ont mis en place Al Nosra et l'ASL pour contrôler l'armement des masses et pour livrer la révolution depuis dedans, comme il a été démontré ces 6 dernières années.

6) Al Assad c'est le Franco, le Pinochet ou le Videla du XXIe siècle, un bourreau assassin de son propre peuple. En Syrie en particulier il essaie de corriger tous ceux qui ont commis le "délit" se lutter dans le processus révolutionnaire pour les revendications d'une vie décente, du pain et de liberté.
Les socialistes du Moyen-Orient et les membres les plus remarqués de la Brigade Léon Sedov ont repris les meilleures traditions des organisations ouvrières qui, dans les années '30 du XXe siècle, ont envoyé une solidarité active, des centaines et des milliers de volontaires pour combattre contre Franco dans la guerre civile espagnole, ainsi que des fournitures, des aliments, des médicaments, etc.
La Brigade Léon Sedov fait partie d'un mouvement socialiste, qui a réalisé une grande activité de solidarité dans le monde entier pour le triomphe des révolutions du Maghreb et du Moyen-Orient, et qui a appelé à envoyer - et a envoyé – du soutien à la lutte des masses rebelles de la Syrie contre un régime génocidaire.

Nous avons en même temps publié des journaux et des dizaines d'articles et de brochures, en rendant compte aux les travailleurs du monde des superbes soulèvements des peuples opprimés du Maghreb et du Moyen-Orient contre des régimes fascistes contre-révolutionnaires, comme ceux de Moubarak, de Ben Ali, du sionisme, d'Al Assad, de Qadafy …
Nous avons maintenu les ouvriers du monde informés des durs coups contre-révolutionnaires que l'impérialisme a préparé contre les travailleurs et le peuple qui s'est révolté contre la faim, la misère et le pillage du pétrole et de toutes leurs richesses.

Dans cette lutte, nous avons fait front à tous les courants qui parlent au nom de la gauche et du socialisme et en particulier aux staliniens, qui ont livré l'URSS et la Chine en 1989, et qui aujourd'hui soutiennent le génocidaire Al Assad.
C'est une tragédie : au nom du socialisme on soutien un assassin d'un peuple soulevé.
Ainsi la révolution syrienne est restée isolée. Si on avait eu avec elle le 10 % de la solidarité qu'on a eu avec le peuple palestinien ou aux États-Unis contre la guerre en Irak, Al Assad n'aurait pas tenu deux mois.

7) Notre activité internationaliste reprend les meilleures traditions du mouvement socialiste international.

En Amérique Latine, en 1979, le peuple nicaraguayen s'est soulevé contre la féroce dictature de Somoza. Les États-Unis armaient La Contra pour écraser cette révolution, depuis le Costa Rica et le Honduras, avec des armées fascistes comme celui de Videla de l'Argentine. Des milliers de lutteurs de l'Amérique centrale sont allés défendre le Nicaragua Libre. Les socialistes groupés autour du courant dirigé par Nahuel Moreno ont organisé une brigade appelée Simón Bolívar, qui est allée lutter au Nicaragua et qui a laissé une grande tradition anti-impérialiste et de solidarité internationale dans l'avant-garde socialiste de l'Amérique Latine.

Cette tradition internationaliste de la Brigade Léon Sedov, qui surprend pas mal de gens, a plusieurs antécédents. Le Che Guevara, un Argentin combattant au Cuba et portant la révolution en Bolivie -au-delà de toute différence qu'on peut avoir avec lui- est un exemple d'internationalisme militant, et il constitue aussi une gifle à tous ceux qui détournent le regard quand le peuple syrien et yéménite sont massacrée, ou quand l'état sioniste - fasciste d'Israël opprime les masses palestiniennes. La majorité de la gauche européenne a une tache dans le front. Eux, les Syriza, les Podemos, la Gauche Unie et la bureaucratie pro-impérialiste des syndicats, soutiennent le fasciste Al Assad. Les frères Castro ont fait de même, après avoir livré le Cuba aux yankees.

8) Alors, la Brigade Léon Sedov est partie de la tradition du mouvement socialiste basée sur la solidarité internationale. Il ne faut pas s'en étonner. C'est ce que les travailleurs du monde avons fait quand nous avons défendu les martyrs de Chicago et avons transformé le 1er mai en une journée de lutte de toute la classe ouvrière mondiale.
Nous sommes les socialistes qui luttons pour remettre sur pied l'internationalisme militant chez le mouvement ouvrier mondial.

9) Cela, que n'a pas été fait par la gauche néo-stalinienne mondiale qui a soutenu Al Assad, a été fait par les jeunes et les opprimés de tout le Moyen-Orient qui voyaient que là, en Syrie, triomphait la révolution commencée dans leurs pays.
Depuis la Libye, plus de 10 mille lutteurs et militants anti-impérialistes, après avoir battu Qadafy, ont marché lutter avec leurs frères en Syrie. La Brigade Léon Sedov a été partie de ce mouvement de travailleurs et de la jeunesse révolutionnaire, solidaires au niveau international, qui depuis la Libye est arrivé à la lutte en Syrie.
La question est pourquoi aucune organisation ouvrière qui se proclame anti-impérialiste ou socialiste, ou qui lutte au moins pour la liberté, n'a envoyé ni médicaments, ni de médecins, ni d'infirmiers, ni de volontaires lutter en Syrie. Voilà la seule chose incroyable dans cette tragédie syrienne qui a déjà coûté plus de 600.000 vies et 15 millions de réfugiés et de déplacés à l'intérieur du pays.

10) La Brigade Léon Sedov s'est organisée dans les Comités de Coordination, où le peuple prenait dans ses mains la résolution de ses problèmes et s'armait pour s'auto-défendre du massacre assadiste. Nous, les lutteurs socialistes, nous avons défendu l'auto-organisation du peuple, des opprimés.
Ensuite, comme nous avons déjà dit, les généraux sunnites de l'armée d'Al Assad sont passés au dernier moment du côté de la révolution pour contrôler les masses, avec beaucoup de fonds et avec manu militari, pour enlever les armes du peuple et les centraliser (ou plutôt les cacher) eux-mêmes. Ils l'ont fait pour discipliner et pour dissoudre les comités de coordination.
Voilà ce qu'ont fait les commandants d'Al Nosra et de l'ASL, tandis que, depuis le Triangle Sunnite d'Irak, les États-Unis envoyaient les généraux de Saddam Hussein, habillés en État Islamique, contrôler avec un régime de terreur les masses soulevées dans Raqa et Deir ez Zor. Là-bas il y a les puits de pétrole qu'ils ont allés surveiller, en trafiquant le pétrole en tant que gérants de ces puits, dans un accord avec Al Assad et avec la Turquie.
11) Les socialistes internationalistes nous avons défendu ces Comités de Coordination, côte-à-côte des milliers de jeunes du peuple syrien qui n'acceptaient pas cette manipulation des chefs jusqu'à hier assadistes, millionnaires, qui passaient du côté de la lutte pour le pain et la liberté juste pour la livrer.
Ainsi ont surgi des dizaines de brigades et de regroupements à l'intérieur de l'ASL et du front Al Nosra, ou dehors eux, qui ont combattu et continuent de combattre dans les fractions de la résistance, qui respectent la liberté de croyance et de religion et l'auto-organisation de ceux qui luttent pour le pain et la liberté.

12) Notre Brigade Léon Sedov a combattu à l'intérieur de la ville d'Alep et dans ses faubourgs. Nous avons laissé plus de 20 martyrs dans ces combats, y inclus deux de nos plus grands dirigeants. Ils avaient tous pris dans les bras la cause de la révolution socialiste; ils comprenaient que, pour conquérir le pain, il fallait battre Al Assad, les banquiers de la Syrie qui le soutenaient et qui avaient volé la richesse du peuple, et reprendre le pétrole qui est pillé par British Petroleum, ENI, Exxon, et par Al Assad, comme prête-nom de toutes ces compagnies-là.
Dans le premier rang de combat, les socialistes ont patiemment expliqué leurs positions. Organisés comme une fraction du Front du Levant, nous avons lutté pour casser le siège à Alep, où est mort notre premier martyr de cette bataille, le camarade Mustafa Abu Jumaa, qui a été honoré par toutes les forces de la résistance (voir le fichier joint).
Là nous luttions pour finir avec l'affaire des généraux de l'ASL, qui agissent comme des usuriers du peuple siégé, en touchant une commission des fonds qui arrivaient à Alep envoyés par des parents réfugiés. Nous avons lutté pour que tout le commerce et la production se mettent à disposition du peuple pauvre pour manger et pour gagner la guerre.

13) Abu au Baraa, l'un des dirigeants de la Brigade Léon Sedov, de 24 ans, était un dirigeant du camp de bataille - reconnu par le Front du Levant -, un dirigeant socialiste de notre courant international et un écrivain. Avec d'autres socialistes il a écrit le livre La Syrie Sous le Feu, l’œuvre la plus complète de la révolution syrienne racontée depuis l'intérieur par ses protagonistes. Il est tombé en combat, lui aussi dans la bataille pour casser le siège à Alep (Voir notre hommage en fichier joint). Cela a signifié une grande perte. Mais malgré cela, les deux autres auteurs sont en train de terminer la deuxième partie du livre La Syrie Sous le Feu, qui a été présenté en Septembre 2015 dans la Bibliothèque Nationale de l'Argentine, et dans deux occasions à Madrid (Voir fichier joint).

14) Pendant que les rebelles faisaient face au chien Bachar à Alep, la capitale de la résistance, le peuple de cette ville et les brigades rebelles de l'ASL dénonçaient que les généraux de l'ASL livraient tous les postes de défense de la ville. Nous avons des témoignages et des dénonciations non seulement des brigades socialistes, mais de la plupart des brigades rebelles qui ont combattu à Alep, mêmes des combattants de l'ASL. Ils ont dénoncé que dans Alep il était caché tout l'arsenal de l'école d'artillerie qui a été prise dans la bataille aux moments où le premier siège a été cassé. Ils ont aussi dénoncé qu'il y avait cachés d'aliments suffisants pour nourrir le peuple durant 6 mois. Nous envoyons en fichier joint les voix depuis Alep et les reportages où il y a ces dénonciations.
Voilà le plan pour étrangler la révolution syrienne : Al Assad avec Poutine massacrant depuis dehors, et les généraux bourgeois de l'ASL -qui durant la guerre ont fait de fabuleuses affaires avec les généraux assadistes- soutenus par la Turquie, remettant les villes rebelles depuis dedans.
Ce n'est pas une nouveauté. Hier nous l'avons vu à Wadi Barada, dans les faubourgs de Damas, où l'ASL contrôlait l’approvisionnement de l'eau à la capitale et elle l'administrait dans un pacte avec Al Assad.
Cette livraison pactisée des villes rebelles de la part des généraux de l'ASL s'est répétée dans toute la Syrie. Quand ils faisaient cela dans les quartiers de Damas Qaboun et Jobar, le peuple s'est soulevé, a brûlé les bus destinés au délogement, et a fini par combattre à 700 mètres de la maison d'Al Assad.

15) Au niveau international, nous avons fait partie de la lutte dans la défense des réfugiés syriens qui, de la Grèce en Allemagne, de la France en Espagne, ont parcouru l'Europe avec la demande de "ouvrez les frontières". Nous avons été dans les camps de réfugiés d'Idomeni, en cassant les fils de fer barbelés et en marchant par les routes de l'Europe. Nous avons collaboré pour construire, avec des milliers de Syriens et de jeunes et de travailleurs de l'Europe, des comités de solidarité dont nous sommes partie, comme nous l'avons aussi fait en l'Amérique Latine, en Afrique et au Japon.
Quand la classe ouvrière française s'est mise debout contre l'attaque aux 35 heures hebdomadaires de travail, nous avons mis les drapeaux syriens sur la Place de la République, et nous avons proposé de la nommer "Place de la Commune". Ici joint, nos interventions là-bas.
Nous avons participé dans plusieurs endroits du monde de multiples actions de solidarité, en unité avec le mouvement de réfugiés et les communautés syriennes de beaucoup de pays qui, malgré l'isolement, ont levé une voix courageuse. Depuis l'Amérique Latine, nous sommes solidaires avec la « Radio Syrie Libre » qui transmet au jour le jour, en espagnol, tout ce qui arrive en Syrie à l'instant.
Nous avons motionné le soutien à la révolution syrienne dans des centaines de syndicats et d'organisations ouvrières du monde, qui ont aussi donné leur solidarité.

Nous affirmons qu'il faut créer un front de lutte internationale de tous ceux qui sommes pour la défaite d'Al Assad, de Poutine et de la conférence infâme de Genève, commandée par les yankees, et appuyée par la bourgeoisie sunnite de l'ASL.

Voilà ce que nous avons réalisé avec les forces dont nous disposons. Et cela n'est qu'un apport à l'héroïque résistance du peuple syrien et aux centaines de milliers de lutteurs anti-impérialistes, avec lesquels nous avons eu l'honneur de lutter et de mourir.

16) Nous savons que la direction cléricale sunnite, comme partie de la haute bourgeoisie syrienne – ainsi que l’alaouite et la chiite - n'aime pas la présence de socialistes dans le front de bataille, puisqu'elle sait que les socialistes nous pensons que, pour gagner la guerre, pour conquérir le pain, pour soulever les exploités et pour obtenir les armes, il faut exproprier les expropriateurs du peuple. C'est le missile le plus puissant, celui qui fera tomber l'assassin Al Assad à Damas.
C'est le missile qui pourra nous débarrasser de l'EI, qui ne sont que les gardiens des pipe-lines et des puits de pétrole des entreprises impérialistes, entreprises dont Al Assad est le prête-nom. L'EI s'assoit en réprimant le peuple dans les lieux où Al Assad n'a pas pu le faire. Et il est "l'ennemi parfait" pour que l'impérialisme justifie son soutien au massacre syrien, en nourrissant la rage de l'islamophobie pour cacher ce génocide.
Il n'y a jamais eu tant d'ennemis ensemble pour écraser une révolution comme aujourd'hui en Syrie. Car ici ils veulent donner une leçon à tous les peuples opprimés du monde.
Il est nécessaire que tous les travailleurs de la planète nous nous joignions pour arrêter ce massacre et pour faire front au même ennemi. Si le fascisme triomphe au Maghreb et au Moyen-Orient, qu'est-ce qu'ils doivent attendre les travailleurs américains, européens, etc.. ?

17) Les socialistes nous avons mis sur pied notre organisation au cœur de la lutte des masses arabes. Nous différons des courants colonialistes, néo-socialistes, européistes, comme le Parti des Travailleurs en Algérie, les Socialistes Révolutionnaires de l'Égypte, ou les "anticapitalistes" de la France, qui utilisent la terminologie de l'islamophobie dans la région et en Europe pour créer des sentiments hostiles parmi les travailleurs européens envers les peuples musulmans qui luttent pour leur libération et contre le pillage de leurs richesses.
Les ecclésiastiques religieux chiites ou sunnites se nourrissent de cette campagne eurocentrique de la gauche social-démocrate pour tromper et pour soumettre mille fois plus les travailleurs de la région.
Avec les staliniens en soutenant, au nom du communisme, le fasciste Al Assad et sa famille, personne ne peut prétendre qu'ils aient une conscience de classe socialiste, les ouvriers qui sont entrés, poussés par la faim, dans la révolution contre le régime du chien Bachar, soutenu par les baïonnettes de Poutine et l'impérialisme.


18) Dans le journal La Vérité des Opprimés que les socialistes de la Syrie publions, on avance à tirer des conclusions de pourquoi tant d'héroïsme, tant de lutte et tant de trahison. Nous essayons de répondre à la rage et à l'impuissance que ressentent de larges secteurs de lutteurs qui ont donné et donnent leur vie pour la révolution syrienne et sont livrés par les généraux de la bourgeoisie sunnite.
Le journal La Vérité des Opprimés en arabe, publié aussi en anglais et en espagnol, travaillé au Moyen-Orient et en Europe parmi les réfugiés qui se trouvent dans de vrais camps de concentration, comme en Grèce, est un apport à l'organisation, pour tirer des conclusions et entre tous unifier la résistance; et pour préparer les conditions d'une nouvelle offensive révolutionnaire, mais cette fois en distinguant qui sont les alliés et les amis de la révolution et qui sont ses ennemis.

19) Nos forces combattent aujourd'hui à l'ouest de la province d'Alep. Depuis là nous convoquons à la base et aux brigades de l'ASL à rompre avec ses généraux, qui les ont emmenés à se battre dans l'opération Bouclier de l'Euphrate pour prendre Al Bab, alors qu'ils désertaient de la bataille pour reprendre Alep.
Depuis Idleb nous encourageons la réunification des milices rebelles pour exiger les armes et créer une table commune d'opérations pour ouvrir un front militaire pour reprendre Alep, comme celui qu'on a mis sur pied à Hama pour prendre la ville.
Concentrer les forces pour récupérer Alep est, bien entendu, un drapeau rêvé qui recruterait et que convoitent des milliers dans la révolution syrienne. Pour cela il faudra vaincre les généraux de la bourgeoisie sunnite qui s'opposent fervemment à cela. Eux, ils sont dans la Conférence de Genève, en pactisant une transition avec Al Assad, tournant le dos au peuple syrien.

Nous appelons à ne pas rendre les armes à Damas et à mettre en place un Conseil National de la Révolution Syrienne, constitué de délégués des milices rebelles votés en assemblée, des camps de réfugiés – où il y a la majorité des opprimés de la Syrie-, des travailleurs et des paysans pauvres des villes libérées, 1 sur 10 mille. Pour gagner la guerre, le peuple qui a commencé la révolution doit prendre sa conduite politique et militaire.
Que les armes tournent aux mains du peuple! Chaque homme un fusil! Les commandants doivent être choisis par les miliciens! Le peuple et ses représentants doivent diriger la guerre!
Place aux comités de coordination des travailleurs, des opprimés et des rebelles!
Voilà le combat de la Brigade Léon Sedov aujourd'hui. Nous luttons pour une direction des opprimés de la guerre contre Al Assad.
Nous exigeons le retrait immédiat de toutes les troupes d'invasion de la Russie, de l'Iran, de la Turquie et des yankees qui agissent militairement au nord de la Syrie depuis longtemps.
Nous avons fait une déclaration sur les attaques de Trump que nous vous envoyons en fichier joint.

Le nom de "Léon Sedov" que nous avons mis à notre Brigade est un hommage au fils de Léon Trotsky, assassiné par les staliniens. En Syrie, c'est tout un symbole. Les forces contre-révolutionnaires du stalinisme combattent contre la révolution avec Al Assad, et celles du trotskisme avec les ouvriers et les paysans syriens, qui sont les vrais protagonistes de cette révolution héroïque.

20) Quand les bombes tombent et les héros meurent, le sang est toujours rouge, au-delà de leur religion, leur croyance et leur idéologie. À tous ceux qui meurent dans la tranchée du combat contre le fasciste Al Assad, nous leur rendons honneur et hommage, comme ils le font avec nos martyrs.

21) Nous savons que la révolution syrienne n'aura pas de solution ni pourra ouvrir un chemin à la victoire si on ne casse pas l'encerclement à cette révolution héroïque. Car cet encerclement permet à Al Assad de massacrer le peuple syrien à sa volonté.
Cela fait longtemps que les États-Unis ont débarqué et qu'ils ont bombardé le nord de la Syrie et non précisément à l'EI, mais au peuple, comme ils font aussi à Mossoul. Poutine ne fait que soutenir le régime, avec ses bombes. Depuis des années dans les conférences de Genève on discute si la transition en Syrie sera avec ou sans Al Assad, et pendant ce temps celui-ci reste, en massacrant les opprimés. Voilà la vraie décision : cette transition se fait avec Al Assad en massacrant.
Les travailleurs des États-Unis, de l'Europe et du monde entier doivent savoir qu'en Syrie, avec cette contre-révolution, l'impérialisme donne une leçon à tous les opprimés qui luttent pour leurs revendications de pain et de justice.
La solidarité et casser le siège à la révolution syrienne est un pas décisif pour arrêter l'offensive impérialiste, qui menace la planète de nouvelles guerres et barbaries. La Syrie n'est pas une exception. La Syrie demain sera votre pays, votre usine, votre université, votre collège … sera votre quartier. Gagnons les rues de toute la planète!
En 2011/2012 en Syrie, les révolutionnaires nous criions : "du Pain, de la liberté" "Le peuple veut la chute du régime". Aujourd'hui, après cette très dure et tragique expérience, nous continuons de proclamer : "du pain, du socialisme, de la liberté, pour la chute du régime et la mort de l'impérialisme".

Nous restons à votre disposition.

Abu Muad
Abu Muhajer

Pour le comité de rédaction du journal La Vérité des Opprimés, de la Syrie