LE PÉROU EN ÉTAT D’INSURRECTION NATIONALE
Les luttes des travailleurs, des paysans et des jeunes combatifs au jour au jour
Pérou-Le lundi 23 janvier 2023
Nouveaux jours de combat révolutionnaire à Lima et dans tout le pays contre le régime Fujimori des Yankees
Entre hier soir et ce matin, les plus de 200 camarades qui avaient été arrêtés lors de l’expulsion féroce de la police meurtrière de l’Université de San Marcos à Lima, ils ont été libérés. Samedi dernier, des centaines de policiers sont entrés sur le campus de l’Université avec des chars, démolissant l’entrée, pour mener une véritable chasse contre les ouvriers, les paysans et les jeunes venus des régions et les étudiants combatifs de la capitale.
Le gouvernement meurtrier de Dina Boluarte a été contraint de libérer tous les prisonniers parce qu’il a déchaîné la fureur des travailleurs et des masses du Pérou profond et de la jeunesse combative et exploitée de Lima, qui continuent également à demander justice pour les 53 camarades tués.
Entre samedi et hier, d’énormes actions ont été menées pour lutter pour la liberté des camarades détenus, avec une mobilisation énergique à Lima vers le siège de la police, où un rassemblement massif a eu lieu en criant « camarades, liberté ! »
Dans les régions, les barrages routiers ont été renforcés et les affrontements avec la police se sont intensifiés. À Puno, les locaux de la Sunat (Douanes) et des Migrations, ont été incendiés dans la ville de Yunguyo, à quelques mètres de la frontière avec la Bolivie. Le point culminant s’est produit à Arequipa, après l’arrestation d’un camarade lors d’un blocus. Face à cela, des centaines de personnes ont encerclé et attaqué le poste de police d’El Triunfo, dans la ville de La Joya, affrontant les forces répressives et prenant en otage un sous-officier de police tel que garanti de libérer immédiatement le camarade détenu et d’éviter qu’il ne soit pas torturé.
Alors que les masses démontrent comment elles luttent pour obtenir la libération des prisonniers pour combattre, les traîtres de la direction de la CGTP ont publié aujourd’hui un tiède communiqué condamnant l’expulsion de l’Université de San Marcos, quand les camarades avaient déjà été libérés, sans que ces bureaucrates lèvent un petit doigt alors qu’ils étaient sauvagement réprimés. Alors que la police les a couchés face contre terre et menottés pendant des heures, tandis que les camarades ont été harcelés, alors qu’ils étaient détenus au secret, sans leur donner le droit à un avocat ou à des soins médicaux pour les blessés, les personnes handicapées, etc.
À Lima les exploités du Pérou profond se concentrent pour approfondir leur lutte révolutionnaire
Malgré la bureaucratie syndicale, les masses continuent de gagner les rues malgré et contre ces traîtres et plus de délégués des régions continuent à arriver à Lima, où se concentre la citadelle du pouvoir bourgeois, pour continuer sa lutte révolutionnaire jusqu’à ce que Boluarte s’en aille et vaincre le régime fujimoriste laquais des Yankees.
Non seulement des délégations continuent d’arriver de Cusco, Arequipa, Apurímac, Madre de Dios, Puno et d’autres régions du sud, mais des départements du centre et du nord du Pérou, sont également présents, tels qu’ Ancash et Lambayeque.
Aujourd’hui, de nombreuses colonnes des régions ont bloqué les voies d’accès à Lima. Ils marchèrent vers la banlieue non seulement pour empêcher l’entrée dans la capitale, mais aussi pour soulever les travailleurs des quartiers ouvriers, dont la grande majorité vient des régions aujourd’hui révoltées.
Après-midi, ils ont rejoint d’autres délégations sur la place Bolognesi, dans le centre de Lima, où ils ont été brutalement réprimés non seulement par des bombes lacrymogènes, mais aussi par la police qui a commencé à tirer des grenades à tour de bras, laissant plusieurs camarades blessés.
Rien de tout cela n’a ébranlé le moral de combat des ouvriers aguerris, des paysans et des jeunes, mais ils se sont regroupés et ont marché par milliers jusqu’à la place Saint-Martin en criant "Allons-y, le peuple ne se rend pas merde"
Une des colonnes qui a suscité le plus d’enthousiasme a été celle des réservistes de l’armée (qui ont fait leur service militaire et font partie de la réserve des forces armées) qu’elles commencent à se joindre au combat et marchent en criant "Combattant, réservistes du Pérou!". De nouveau, le gouvernement de Boluarte, obéissant aux ordres des généraux fujimoristes et des commandants de l’IVe Flotte yankee, envoya ses chiens de chasse pour réprimer sauvagement la mobilisation. La police s’est concentrée dans l’Ovale Grau, près du Palais de Justice, où elle a tiré une pluie de plombs et de grenades lacrymogènes pour disperser la mobilisation.
Alors que les ouvriers et les paysans montrent qui produit les richesses de la nation, les secteurs de la bourgeoisie et de l’impérialisme crient sur les pertes.
Selon la Chambre de commerce de Cusco, le patronat a perdu plus de 40 millions de soleils (environ 10 millions de dollars) en ces premiers jours de l’année à cause de l’énorme lutte des ouvriers et des paysans qui, avec leurs arrêts et blocus, attaquent les capitalistes là où ils ont le plus mal : sur ses gains.
Il en va de même pour les mines, où les transnationaux impérialistes qui saignent la nation par leur pillage, enregistrent des pertes de 400 millions de soles (environ 100 millions de dollars!) et des mineurs comme Las Bambas ont annoncé qu’ils devraient arrêter la production en raison du manque d’intrants.
Face à l’approfondissement du soulèvement de masse, l’assassine Boluarte rencontrera l’OEA, les commandants du coup d’État contre-révolutionnaire du régime fujimoriste et les Forces Armées.
Mercredi prochain, le Conseil permanent de l’OEA, dirigé par son secrétaire général, Luis Almagro, se réunira à Washington et communiquera virtuellement avec Boluarte pour "analyser la situation politique et sociale au Pérou"... C’est-à-dire que l’impérialisme américain donnera de nouvelles instructions à son gérant à Lima contre le combat révolutionnaire en cours.
Mais les masses en état d’insurrection vont pour tous, elles veulent la tête de Boluarte, qui ne reste plus aucune trace du régime fujimoriste et mettre fin au brutal pillage impérialiste de la nation pour avoir une vie digne.
Correspondant de la LSTI-Pérou
Tribune Ouvrière Internationaliste
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