Nous reproduisons ici une lettre publiée par Georges Ibrahim Abdallah en réponse à tous les camarades qui se sont solidarisés avec sa cause et une interview à l’une des porte-parole du Comité pour sa Libération. Georges Abdallah se trouve prisonnier, à côté des prisonniers politiques basques qui luttent pour l’indépendance de leur nation, dans les prisons de la Ve République bonapartiste des pirates impérialistes français.  Nous saluons son attitude courageuse de ne pas s’agenouiller devant ses bourreaux et nous la considérons un grand exemple pour toute la classe ouvrière. Le 12 décembre 2013, ces camarades ont décidé de refuser leur plateau de nourriture en signe de protestation en solidarité avec les ouvriers pétroliers  de Las Heras (Argentine) qui étaient ce jour-là condamnés à la prison même à perpétuité par le tribunal fasciste des compagnies pétrolières impérialistes.
 

Georges Ibrahim Abdallah, « Arabe, communiste et pro-palestinien » : tout ce qui fâche !

Bagnolet - 16 janvier 2014-

Déclaration de Georges Abdallah

Cher«e»s camarades, cher«e»s ami«e»s ,

D’une manière générale, savoir ses camarades et ses amis rassemblés autour d’une initiative solidaire est en soi un moment d’une particulière intensité, ici derrière ces abominables murs. Certainement c’est encore plus vrai quand on est déjà dans sa trentième année de captivité. Votre initiative solidaire ce soir Camarades, me remplit de force, me réchauffe le cœur et surtout me comble d’honneur .
Tout au long de ces années passées, la mobilisation des uns et des autres et les multiples initiatives que vous avez su développer, non seulement ont participé efficacement à démasquer l’acharnement judiciaire dont font l’objet les prisonniers politiques, mais aussi et surtout, ont fortifié et conforté toujours plus la détermination et la résolution de ces derniers
Certainement camarades, nul besoin de s’attarder longtemps sur les diverses arguties judiciaires pour expliquer le refus de libérer tel ou tel prisonnier ; c’est toujours au niveau des instances politiques que l’on décide de la place et du poids du rituel judiciaire dans telle ou telle affaire, du moment où il est question des soi-disant intérêts supérieurs, à lire intérêts du capital ; et tout particulièrement dans les espaces agités, à savoir les espaces où la crise du système a atteint une telle acuité qui laisse entrevoir certaines perspectives anticapitalistes anti-impérialistes. Or il se trouve camarades, que de nos jours la crise est déjà là au niveau planétaire , aussi bien dans les centres du système que dans ses périphéries. Et certainement nous n’avons pas besoin de leurs experts pour constater les contours de cette crise, crise majeure qui secoue les piliers du système et ne cesse de s’aggraver, jetant dans la misère des millions d’hommes et de femmes, des jeunes et de moins jeunes .
D’un pays à l’autre, les mesures préconisées au service du capital sont presque toujours identiques : faire supporter aux masses populaires les frais d’entretien de leur système d’exploitation moribond. Force est de constater camarades, que ces mesures mêmes ne font qu’amplifier l’étendue des sinistres et accentuer encore plus la dynamique de la crise .
Les masses populaires de par le monde ne pouvant plus rester indifférentes, comme par enchantement, partout ou presque, sortent de leur torpeur. Et par vagues de dizaines de milliers voire des centaines de milliers elles descendent dans la rue et investissent les places publiques… et du coup une nouvelle époque commence à se former et se structurer devant nos yeux et tant d’espoirs commencent à se profiler à l’horizon .
Tout naturellement, les propagandistes du système nous cassent les oreilles à longueur de journées avec leur « plus rien ne peut changer fondamentalement et encore moins collectivement » « il faut s’adapter aux exigences du marché… » et bien entendu en saluant au passage à l’unisson les expéditions militaires néocolonialistes ici et là, et en expliquant sur tous les tons la pertinence de ces manœuvres et de ces alliances avec les régimes les plus obscurantistes et les plus réactionnaires, tout particulièrement dans notre région
Certainement Camarades, on a du mal à trouver un exemple plus frappant de la putréfaction de toute cette criminelle bourgeoisie impérialiste que celui de son soutien à la réaction en Arabie Saoudite et aux autres pays du Golfe « pour les buts égoïstes des brasseurs d'affaires de la finance et des escrocs capitalistes ». Juste au moment où cette même bourgeoisie cherche par tous les moyens à diviser les masses populaires ici dans ce pays en surfant sur les peurs des uns pour les opposer autres, tantôt en instrumentalisant des acquis historiques pour stigmatiser telle ou telle communauté, tantôt en sollicitant les bas instincts à travers un discours fascisant et raciste dit décomplexé
C’est justement pourquoi Camarades, c’est en assumant la solidarité sur ce terrain, le terrain de la lutte anticapitaliste /anti-impérialiste que l’on apporte le soutien le plus efficace aux prisonniers révolutionnaires .
Le capitalisme n’est plus que barbarie, honneur à tous ceux et celles qui s’y opposent dans la diversité de leurs expressions !
À bas l’impérialisme et ses chiens de garde sionistes et autres réactionnaires arabes ! Honneur aux Martyrs et aux masses populaires en lutte ! La solidarité, toute la solidarité avec la lutte du peuple palestinien et ses Résistants incarcérés ! Ensemble camarades et ce n’est qu’ensemble que nous vaincrons !
À vous tous Camarades, mes plus chaleureuses salutations Rouges .

Georges Ibrahim Abdallah

16 janvier 2014